Au chant des animaux de nuit commencent à se mêler les sons caractéristiques du jour qui s'éveille. Les vaguelettes venant s'échouer nonchalamment sur la plage complètent la symphonie.
Quelque chose dans mon cerveau, resté à l'écoute, vient m'avertir qu'il est temps de m'extirper de mon sommeil, pour ne rien rater du spectacle. Il est 5 heures, et dans quelques minutes, le jour se lèvera sur Poyalisa. Déjà, quelques rayons de lueur diffuse viennent s'engouffrer entre les quelques planches qui composent notre cabane.
J'écarte un pan de la moustiquaire et entrouvre lentement la porte. Le spectacle est bien là... Le soleil se cache encore derrière l'île d'en face, et les pourtours de celle-ci sont bordés d'un magnifique halo mauve, que ne connaissent que ceux qui se lève tôt.
Sur le sable blanc, aux pieds du bungalow, les crabes s'agitent, quittant leurs trous creusés pour la nuit. Passés les quelques instants d'immobilisme inévitablement suscités par la beauté des couleurs, je parcours les quelques mètres qui me séparent de cette grosse souche, placée là idéalement, comme un fauteuil face à l'orchestre.
La porte du bungalow d'Emmanuel, notre voisin mexicain s'entrebaîlle. Lui aussi ne veut pas rater ça. Nous échangeons un sourire complice. Il vient s'asseoir près de moi sur la souche. Mais nous ne dirons pas un mot, soucieux de ne rien rater... Cela ne va durer qu'une vingtaine de minutes.
Au halo mauve initial viennent maintenant se mêler des teintes rouges et bleues, puis des nuances oranges et jaunes, l'ensemble se combinant au gré des petits nuages et des contours de l'horizon.
Un régal, comme tous les petits matins sur Poyalisa.
Le soleil commence à émerger et à caresser de ses rayons le sable blanc. On voit déjà les pêcheurs s'affairer au large.
Le spectacle se termine. Emmanuel et moi pouvons désormais échanger quelques mots. Son parcours de voyageur au long cours et sa philosophie de vie en font une rencontre enrichissante. Demain, il quittera l'île. Il prendra le même bateau qu'Eva et Pavla, les deux sympathiques tchèques.
Nous nous retrouverons donc seuls sur Poyalisa island, petite île d'à peine un kilomètre carré, nichée au coeur de la mer des Célèbes, dans l'archipel des Togians. Seuls avec Ismaïl, le propriétaire de cet endroit magique, et son adorable famille, qui nous ont accueillis si chaleureusement.
Il est 6 heures du matin, quelques gouttes de sueur commencent déjà à perler sur nos torses hâlés. Allons donc nous glisser dans ces eaux cristallines...
1 commentaire:
Vraiment magnifiques ces belles photos; on ne peut rester insensibles devant un tel spectacle
On vous fait de gros bisous
Maman
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